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Carnets Nomades

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Récit en photo et bavardages de nos voyages en camping car en Europe centrale, Europe de l'est et du nord; Asie Centrale et Amérique du sud


7 - Ouzbékistan - Chakhrisabz et fin du voyage.

Publié par catherineGil sur 11 Juillet 2008, 08:15am

Catégories : #voyage en Ouzbékistan : éblouissant

Ouzbekistan---Chakhrizabz Ouzbekistan---Chakhrizabz




Chakhrisabz : Les incontournables mariages et derrière la statue monumentale de Tamerlan,( né à Chakhrisabz, l'ancienne Sogdiane de Kech, en 1336 .) les ruines du Palais Blanc .

Le 3 septembre

Nous partons ce matin visiter Chakhrisabz. Le machrout un Damas tout neuf qui nous amène est conduit par un jeune qui en profite pour faire faire une promenade à sa fiancée. la promenade dure deux heures à travers le Zerafchan. On franchit le col de Takhtakaratacha ( oufff pas facile à prononcer ). Une montagne pas très haute mais qui prend des airs de Pamir avec sa vallée profonde.


Point de vue sur la vallée de Chakriabz au col de Takhakaratcha


L'ambiance à Chakhriabz est particulière. D'abord, ici les gens sont beaucoup plus typés "asiatique", ensuite, dans le jardin devant les restes énormes du Palais Blanc de Tamerlan ( Blanc non pas en référence à sa couleur mais en référence à une ..."pureté" des lieux, Chakhrisabz est la ville de naissance de Timur ) et son énorme statue, il y a foule : au moins vingt mariages avec leur cortèges d'amis et d'invités qui se font photographier à tour de rôle. Chaque groupe ayant son équipe de musiciens avec ces longues trompes au son étonnant, il en résulte une cacophonie assourdissante.



Chakhrisabz : Palais Blanc, vestiges de ceramiques qui permettent de voir la technique employée dans tous les monuments de cette époque en Ouzbékistan .


L'ensemble Dor-Us-Tilivat n'est pas mal du tout, avec bien entendu, ces coupoles turquoise .

 

Chakhrisabz : l'ensemble Dor-Us-Tilivat .


  A l'intérieur de la madrassa, à la place des faïences et des majoliques, des peinture " à fresca ", c'est à dire directement sur le plâtre frais, très fines sur fond blanc.


Chakhrisabz : madrassa Abdouchoukour Agalik , peintures à " Fresca"


Nous nous perdons dans le bazar très important aujourd'hui et qui déborde jusque dans les rues adjacentes . Fruits, légumes, céréales, riz , des paysannes qui ont porté leur production de fromages et de légumes, mais aussi tout un quartier réservé à des marchands de tissus pour les robes, velours, coton, laine, soie synthétique mais aussi des pièces de soie naturelle chatoyante, superbes. Nous nous gavons de pâtisseries très feuilletées au miel et, bien sur, il nous faut chercher un fontaine publique pour nous laver les mains toutes poisseuses de miel . Plus loin nous nous arrêtons à une tchaïkhana pour boire un thé et, il est temps de revenir à notre machrout qui nous avait donné rendez-vous à la sortie de la ville.

Le retour sera un peu agité car en plus de nous deux, quatre messieurs endimanchés s'installent dont l'un très digne, hélas est malade en voiture, tandis qu'un autre craint les courants d'air et rouspète dés qu'on ouvre une fenêtre pour soulager les hoquets de son compère et que le troisième ne sait où loger sa patte raide et sa canne. Nous nous arrêtons vingts fois pour essayer des places différentes comme au jeu de l'âne, sans succés ! Finalement, pour le plus grand soulagement du chauffeur et de nous mêmes, nous parvenons au Reghistan en ayant évité le pire .

Ce soir, on est à nouveau invités par Abdou, au menu, pot au feu Ouzbek et cette fois ci, Zina, son épouse, partage notre repas . A nouveau la conversation roule autour de ce problème de langues avec les uns qui parlent Kirghize, les autres Kazak, les gens de notre génération qui, quelle que soit leur langue maternelle, parlent le Russe et lisent de préférence l'écriture cyrillique, tandis que les plus jeunes eux parlent l'ouzbek et écrivent et lisent le "nouvel" ouzbek "latinisé" qui est enseigné à l'école et privilégient l'Anglais comme seconde langue au détriment du Russe. Abdou, nous dit que c'est un vrai problème, ces jeunes qui ne peuvent plus communiquer avec leurs parents et grands parents et qu'en plus il n'y a aucune littérature, ni écrite ni traduite dans cette nouvelle langue, et qu'il voit là un vrai problème de société, dont les gens parlent beaucoup entre eux .( Mais qui bien entendu n'émerge pas, puisqu'il n'y a pas de presse et...pas de télé.... ) Je lui  dis qu'en France au XIX° siècle nous avions rencontré le même problème avec les différentes langues locales Breton, Basque, Langue d'Oc, Alsacien , et les différents patois et que de la même manière que ce qui à l'air de se passer en Ouzbékistan, le problème avait été réglé de façon autoritaire par l'école et qu'aujourd'hui, tout le monde parlant le français, les langues régionales étaient à nouveau enseignées à l'école et qu'elles rencontraient un vrai succès auprès des jeunes. Il n'était pas du tout au courant de ça et ma fois ça a eu l'air de le rasséréner un peu sur le sujet . ( Ce qui ne règle pas le fait qu'il n'y ait aucune littérature ni produite ni traduite dans ce nouvel Ouzbek mais bon ...)


Samarkand : un dernier tour place du Reghistan


Le 4 septembre

Faire nos sacs et se préparer à partir .... un dernier au revoir au Reghistan et au Gur Emir et voilà . En attendant Abdou pour le saluer avant notre départ, je me fais piquer par une de ces gosses abeilles à cul jaune. Connaissant la signification des abeilles dans le langage métaphorique des Derviches, je ne sais si je dois me sentir flattée ou châtiée par cette attention particulière, toujours est-il que mon coude prend rapidement des allures de pastèque palpitante et douloureuse et que l'enflure descend jusqu'au poignet. Abdou n'arrive pas . Nous donnons nos coordonées à Zina pour le cas où ils voudraient venir faire un tour à Montpellier, puis nous lui faisons la bise et nous partons car il est l'heure de trouver un taxi qui nous conduira à la gare.



Samarkand : et un dernier coup d'oeil à Bibi Khanoun


Dans notre compartiment, une jeune femme, son petit garçon de trois, quatre ans, et deux énormes messieurs aux allures de calife. Sous nos yeux le paysage défile, jardins, vergers rizières, champs de coton, plus loin dans une zone de steppe, de gros troupeaux de vaches, de chèvres, et de moutons soulèvent de grandes traînées de poussière, rondement mené par les habituels bergers à cheval, pressés sans doute de rejoindre des fermes ou leurs campements avant la nuit. On nous apporte du thé et des en cas , la collation est comprise dans le prix du voyage. La jeune femme qui transporte des pommes et des raisins dans un seau en plastique insiste pour les faire goûter à tout le monde. le petit garçon fatigué se met à chouiner, alors sa mère lui met la tête sous son tee-shirt et, malgré son âge, il lui prend le sein et s'endort. Alors, elle l'installe sur leurs deux places tandis que les messieurs, Gil y compris, se lèvent à tour de rôle et vont dans le couloir, pour lui laisser une place assise.

Il fait nuit depuis un moment lorsque nous arrivons à Tachkent. Un taxi nous conduit à l'aéroport. On cherche la consigne qui ne fonctionne pas aujourd'hui ! Alors, on revient à la tchaïkhana de l'aéroport où on avait passé un long moment en partant pour Khiva. La dame nous reconnaît, elle est tout sourires, attentions et gentillesse. On lui demande si elle ne voudrait pas nous échanger nos derniers sums contre des dollars et, avant même qu'on ait eu le temps de lui dire de ne pas se déranger pour ça si elle ne peut pas, la voilà qui court partout et se met en quatre pour nous trouver un changeur... Tout ça pour vingt dollars. Quelle gentillesse ces gens.

Ensuite, et bien, nuit blanche, puis Moscou, Paris et la boucle est bouclée.

C'était un très beau voyage ! Merci de m'avoir lue. Sourire

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