Bratislava .
Nous étions arrivés la veille en début d'après-midi à Bratislava, mais, fatigués par le voyage qui nous avait conduits de Montpellier à Vienne en passant par cet affreux auto-route du nord de l'Italie, encombré d'un flot de camions, longeant sur des kilomètres le chantier du train rapide, et une visite éclair de Vienne, nous avons préféré nous reposer en profitant du petit plan d'eau de la base de loisir de Zlaté Piesky, qui garde, tant dans son architecture que dans son ambiance, des traces très "soviétiques" : un gros hôtel décati, à droite en entrant, en face les communs, constellés d'affichettes récapitulant tout ce qu'on ne peut pas faire, et puis le camping , agréable, très arboré . Au fond le petit plan d'eau . Pendant que Gil se baigne en se ratatinant les orteils sur les cailloux dans un mètre cinquante d'eau trouble, j'enfile un pull car après la grosse chaleur d'hier à Vienne, un petit vent frisquet s'est levé, annonciateur d'orage. Le soir, nous allons boire une bière au bar du Zlaté où une clientèle de jeunes gens, jouent à une sorte de flipper /panier de basket. Il y a beaucoup trop de bruit entre la musique pop locale, et le bruit des jeux, pour que nous puissions parler, alors nous regardons les gens. Des filles, blondes, fines, jolies, ou bien brunes et costaud, accompagnées de garçons au look "étudiant" discutent et surtout téléphonent dans leurs portables ! Même manie qu'en France, on est là, avec les copains mais, au lieu d'en profiter, on ne peut pas s'empêcher de parler à ceux qui ne sont pas là.
L'orage qui menaçait depuis la fin de l'après-midi éclate et c'est sous l' averse et dans le noir, l'électricité à sauté,que nous rejoignons Zébulon ( notre camping car )
Bratislava : la place de l'ancien hôtel de ville.
Après avoir pris les tickets dans la boutique à l'entrée du Zlaté Piesky, nous voilà, de bon matin, à l'arrêt du tram, en compagnie de quelques touristes qui comme nous attendent le N°4 qui nous transportera en centre ville. Après l'orage de la nuit, il fait un temps superbe et frais . Idéal pour aller flâner en ville. Des trams N°2 en veux-tu en voilà, mais le N°4 semble, lui, cloué à quai à 100 mètres de là. Il nous faudra attendre bien trois quarts d'heures pour qu'il se décide à s'avancer jusqu'à nous.On traverse une banlieue industrielle qui à l'air fort dynamique avec ses immeubles neufs aux enseignes des grands groupes Européens et internationaux, puis on longe un grand parc et le tram nous dépose devant le superbe immeuble 1930 de l'opéra, en face du Danube, que nous allons bien entendu saluer. Puis nous entrons dans la ville ancienne .
Bratislava : Ventùrska Panska.
C'est samedi et il y a beaucoup de monde dans les rues animées. Jolies boutiques, marchés, et les maisons aux façades baroques peintes de couleurs pastel nous enchantent. Vraiment, quelle jolie petite ville ! Nous déambulons pendant trois ou quatre heures, gagnés par l'ambiance de fête qui règne, et Gil, amusé par les personnages en bronze, des vrais, en bronze et des "faux" qui sont des artistes de stand-up, décide d'en faire une collection. Alors, nous partons à leur recherche dans les rues.
Bratislava : un personnage en bronze
Nous regardons un moment le tournage d'un film sur la place derrière l'hôtel de ville. Le réalisateur, perché sur un monte charge, filme deux acteurs dans des karts tandis que la vedette féminine, en peignoir, assise sur un banc se fait maquiller. Bon, visiblement nous agaçons un technicien, alors, nous nous éloignons en les laissant à leur " bulle" de cinéma.
Bratislava : les toits de faïence verte de l'ancien hôtel de ville, sur la petite place de derrière
Vers une heure de l'après-midi, nous nous arrêtons à la terrasse d'un restaurant sur une jolie petite place ombragée. Autour de nous, attablés, pas un seul touriste, restés tous, probablement , dans la rue principale. On nous sert des côtes de porc avec une sauce et un assortiment de légumes délicieux. Une glace et un café feront l'affaire pour terminer. Nous sommes un peu pressés car nous avons vu qu'il est possible de rejoindre le château de Devin par un ferry sur le Danube et la fille du point Info Tourisme qui m'a renseignée dans la matinée m'a dit que le prochain bateau était à 14H30 . Hélas, hélas, lorsque nous nous présentons pour acheter les billets, il n'y a plus de places et le prochain n'est qu'à 16 heures. Qu'à cela ne tienne, nous irons à Devin en bus, la gare des cars est toute proche et par chance le bus 29 pour Devin est sur le point de décoller.
Bratislava : la porte Michalskà
Le château de Devin
Le trajet en bus jusqu'au château de Devin dure environ une demi heure dans un bus totalement bondé . Si ce matin, avec ma petite robe légère, j'avais presque froid, ce n'est plus le cas cet après midi ! Le bus nous dépose au pied du château qui domine le village sur son piton rocheux. Il a l'air impressionnant vu d'ici et nous décidons d'abord d'en faire le tour .
Château de Devin : une des tours qui domine la route qui longe le Danube.
Au confluent de la Morava qui rejoint là le Danube, le site est habité depuis la préhistoire. Le premiers bâtiments fortifiés date de l'occupation romaine et c'est à partir du IX° siècle que toute le colline à été fortifiée avec des modifications apportées au XIII°, puis au XV° ou un palais fut ajouté et au XVI° . En 1809 l'armée Napoléonienne réduisit la forteresse à l'état de ruines ( ! )
Devin : le Danube en bas à droite la Morava rejoint le Danube; en face sur l'autre rive , c'est l'Autriche .
De retour dans le village après notre promenade le long du Danube on entend dans la forteresse des tirs de pétards, nous en comprendrons l'origine sitôt passée la porte d'entrée principale . Aujourd'hui c'est grand spectacle de reconstitution historique et l'on voit des "Romains" discutant avec des élégants du XVI°siècle et de preux chevaliers l'épée au coté, tandis que des soubrettes moyenâgeuses vendent des babioles et de l'artisanat derrières des étals montés là pour l'occasion en compagnie de princesses de contes de fée . Sur l'aire principale est élevée une estrade où se joue en ce moment une saynète de "combats" à grands renforts de coups de mousquets d'où les explosions que nous entendions dans le village .
Devin : l'esplanade principale . le Danube et à droite la Devinska Kobyla.
Nous faisons la visite en suivant le flot des touristes . D'ici, le paysage est superbe avec au loin les massifs boisés de Devinska Kobyla, puis nous redescendons vers l'entrée nous asseoir dans le près de l'intérieur de la citadelle pour regarder les comédiens en costumes assis ou couchés dans l'herbe, en attendant leur tour d'entrer en action .
Devin : au loin, les plaines d'Autriche .
Fatigués et assoiffés, nous quittons la forteresse pour aller nous désaltérer à l'une des auberges bondées que nous avons vue en arrivant. Je m'installe à l'une des grandes tables communes dressées à l'ombres des grands arbres de l'esplanade, pendant que Gil va faire une queue monstrueuse pour obtenir deux merveilleuses bières bien fraîches lorsque, cherchant une cigarette dans mon sac, je m'aperçois qu'elles ne sont plus là. Soit je les ai perdues, soit je les ai oubliées sur la table au restaurant à midi . Les cigarettes tant pis mais je regrette mon étuis à briquet en argent qui est un cadeau d'un artisan Touareg du Niger . Nous reprenons donc en vitesse le premier bus pour Bratislava, toujours aussi bondé, et retournons au petit restaurant sur la petite place . Les garçons qui nous ont servis à midi sont tranquillement installé devant une bière en attendant leur service du soir . Lorsque je leur explique tant bien que mal ce qui nous ramène, l'un d'eux se lève et me ramène cigarettes et briquet avec un grand sourire . Je lui fais cadeau du paquet de Lucky tout neuf et le remercie chaleureusement en tentant de lui expliquer pourquoi je tiens tellement à mon briquet. Je ne sais pas s'il a compris mais il me serre la main toujours souriant, limite amusé. Moi, je lui aurai volontiers fait une bise !
Bratislava : Michalska
En rentrant en tram au Zlaté Piesky, nous nous arrêtons au super marché tout proche pour faire quelques courses et, en arrivant, nous trouvons un camping bondé de monde avec des tentes, des campings cars, ou des remorques, chaque équipage avec des chiens . A coté de nous se sont installés un couple de Polonais avec deux splendides samoyèdes . Ils nous expliquent que ce week-end à lieu à Bratislava une important foire exposition canine . Devant notre intérêt ,ils libèrent leurs chiens qui nous font une fête, heureux d'être dehors. Qu'est-ce qu'ils sont beaux ces animaux ! L'un d'eux Allas à gagné un premier prix ce qui ne nous étonne pas et leur maître nous explique que ce sont des chiens qui travaillent en nous montrant des photos où on le voit à la tête de son attelage dans une neige épaisse quelque part dans une forêt en Pologne .
Le soir, à nouveau orage en tempête. Nous étions revenus au bar, dehors cette fois çi et à nouveau nous prenons l'averse pour rentrer au CC.
Bratislava : un autre personnage en bronze , celui-ci est sans doute l'un des plus souvent photographié .